dimanche 30 novembre 2008

To conclude...



Plus de 3 mois pour conclure… Retard qui reflète assez cette difficulté de mettre un point final à cette belle aventure.
Maintenant, c’est l’impossibilité de rassembler 9 mois de souvenirs en un petit post de rien du tout.

Soyons alors un peu plus philosophe et plongeons nous dans ces petites leçons que la vie de baroudeuse m'a apprise. Des réflexions partant de ces petites phrases qui changent tout.

Ce qu’un jour un Colombien m’a répondu alors que je lui faisais remarquer sa façon trop offensive d’aborder les femmes : « oui, en Amérique latine nous sommes des machos, mais nous avons grandi dans les conflits, nous prenons la vie dans son état présent et agissons au rythme de la passion qui anime nôtre âme »
Une des grandes leçons du voyage ; découvrir ce que peut être l’instant présent dans toute sa pureté, comme être ému par une odeur, bouleversé par un regard, un mot, un concept nouveau, quand le goût d’un plat typique nous procure un plaisir presque jouissif…

Ce que plusieurs fois on m’a dit alors que j’étais sur le point de partir : « tu es courageuse, moi je n’aurais jamais pu le faire »
Le courage de se lancer ? Peut être. Mais la capacité de voyager seule se crée au fil du temps et des expériences, personne ne naît avec. Je dois me rappeler mes débuts indiens bien difficiles… L’impression de ne pas être à sa place, constamment agressée, si différente, mettre 2h pour sortir d’une gare quand on à peur de la confrontation avec l’activité citadine.
Et ce chemin jusqu'à mon arrivée au Mexique, quelques mois plus tard. Je ne remarque quasiment plus ma blancheur discriminante, prendre le métro dans une mégalopole devient une routine, parler aux locaux ne demande plus aucun effort sur ma timidité.
Contrairement à la plupart des mes homologues tour-du-mondeurs, quasiment tous trentenaires, j’ai l’impression que partir à 21ans à été une quête particulière. La rencontre de l’immaturité et de l’inconnu fait s'effondrer les repères et les défenses. Sur ce terrain en friche, peut alors se construire des valeurs et idéaux tous nouveaux tout en renforçant ceux déjà présent grâce à la richesse de ces expériences exotiques.

Ce qu’un jour je me suis demandée ; « de quoi a-t-on besoin pour être heureux ? »
Des autres, de la capacité à s’émerveiller d’un rien et celle de se nourrir de la différence, d’un brin de nature, de quoi se remplir le ventre suffisamment pour ne pas devoir y penser, de rêves et désirs, d’un petit bout de chez soi… Voyez-vous dans cette liste quelque chose de solide et non périssable ? Je parle bien ici de matérialisme pur, ce en quoi maintenant je ne crois plus. Ce qui fait rester en place, s’apitoyer sur son sort en enviant ceux qui possède plus que soi. Enfin, ce qui fait oublier l’essence de la vie et ce qu’elle offre de plus important : l’humain.

Un millier de réflexions pourraient suivre celles-ci, il faut dire que pendant 9 mois, j’ai eu le temps pour penser ! Quoi qu’il en soit, si ce voyage fut ce qu’il a été, c’est en grande partie grâce à vous tous me suivant régulièrement devant vos computeurs (le matérialisme peut avoir du bon finalement !). L’énergie que vous m’avez donné tous les matins à la lecture de vos commentaires, la quiétude du soir en pensant au nombre de gens qui me soutenaient à des milliers de kilomètres…

Alors à très bientôt pour le prochain !