





Weekend bien mérité après une semaine de teaching intensive. Alors que mes collègues préfèreront l'option "cramer au soleil pour frimer devant les copains en rentrant", j'opterais plutôt pour aller me mettre au vert au milieu de la jungle thaïlandaise. Je parcourrais donc les 80km séparant Khao Lak de Khao Sok en choisissant l'option "en moto-cheveux dans le vent sous mon casque vert pomme-au milieu d'un paysage dément". Arrivée une heure et demie plus tard, je trouve ma "hutte" et partira à la recherche d'un trek pour le lendemain. C'est à ce moment là que je ferais la connaissance de Sak que je surnommerais plus tard le "moogli thai". L'accroche sera alors immédiate et ferais tout de suite confiance à ce personnage à la vie passionnante et tortueuse. S'en suis une discussion lors de sa pause qui s'étendra finalement l'après midi entière. En trois mots, Sak est né dans la jungle à l'époque ou Khao sok n'était pas encore dans le lonelyplanet, que l'électricité était un rêve et que des jours de marche le separait du moindre patelin environnant. Sa mère l'a eu quand elle avait douze ans et son père fut tué (car communiste) par les soldats précisément devant la grotte dont je parlerais tout à l'heure. Il a amené ses premiers touristes dans la jungle à dix ans et cela fait donc dix-huit ans qu il exerce son métier avec la même passion. Il a perdu beaucoup de ses amis lors du Tsunami il y a quatre ans dont surtout sa petite amie, jeune photographe allemande pour le National Geographic et avec qui il était depuis six ans. J'en ai encore appris un peu plus le soir lors du dîner auquel j'ai été convie au sein de sa famille. Je développe beaucoup mais il faut dire que cette rencontre m'a profondément marqué et qu'en trois jours, malgré le frein de la langue (il parle cependant très bien anglais) et de la différence de culture, des liens très fort ce seront crées.
Le trek ;
Journée ineffaçable. Une immersion totale dans le jungle que j'aurais voulu étirer des jours. J'en oublie même les six autres touristes nous suivant Sak et moi à la queue leu leu. Déjà sur la petite barque à moteur, cette nature sauvage me renvoie en pleine figure des images pleines et brutales. Celle d'immenses roches décorées d'une lourde végétation, paraissant cependant flotter sur les eaux calmes du lac. C'est à perte de vue que s'étendent ces monts aux rondeurs presque charnelles adoucissant alors la brutalité de ce spectacle. Se sentir un rien, fondue dans cette immensité tout en étant empli de cette force diffusée par toutes cette vie et végétation qui m'entoure.
Après une heure de cette grandiose expérience, nous débarquerons dans un hameau sur pilotis composé de quelques bungalows et d'un restaurant. Après le déjeuner et un plongeons dans le lac, nous partons enfin à l'assault de cette grotte mystique dont Sak m'a tant parlé et qui pour lui est chargée d'une grosse dose d'affects. D'ailleurs il me confit que c'est la première fois qu'il y retourne depuis quatre mois (jour de l'accident où il a du sortir les corps de huit touristes, deux guides et une survivante traumatisée). Une heure et demie dans une jungle épaisse abritant une vie dense qu'on ne peut percevoir que par les centaines de bruits étranges qui nous entoure. Arrivée à la cave, je sens chez Sak une pointe d'hésitation, et une tristesse, celle provenant surement de la vision imaginaire de son père assassiné précisément à cet endroit il y à des années puis la récente image, bien réelle cette fois de ce massacre opérée par la nature (les eaux ayant emprisonnée le groupe). Plus nous nous enfonçons dans la grotte, plus le terrain y est difficile et la vie noctambule nombreuse. Vous me croirais ou pas mais j'ai réussi à garder mon sang froid avec au dessus de ma tête des milliers de chauves souris menaçantes, des araignées géantes, des criquets surdimensionnés qui vous sautent partout dans les pattes et des gros crapauds tout gris feintant d'être des pierres. Un pas de plus dans mon arachnophobie... Nous nous engageons ensuite dans le "couloir de la mort' (précisément là ou ont été trouvé les corps), passage étroit d'à peine soixante centimètre, le noir absolu et l'obligation de nager dans une eau sans fond. Certains sont à deux doigts de la crise d'angoisse alors que pendant ce temps là je jubile de ce moment de grande aventure..feel like Jane in the Jungle..
Cette épopée déjà finie, j'ai la sensation que le trip n'a durée que dix minutes et je n'ai qu'une envie; y retourner! Le jungle, le lac, le bateau, le pick up puis me voila de retourné à Khao Sok, les yeux, le nez et les oreilles emplis de... Il n'y a pas vraiment de mot pour tout ca.
Légende photo;
- vue du bateau (le lac et ses 100 iles)
- la jungle et Sak flou..
- l'entrée de la cave
- mes copines.
3 commentaires:
C'est passionnant de faire des rencontres comme celle là!
Je te souhaite d'en faire encore beaucoup d'autres.
bisous
ah un ptit treck en pleine jungle ça semble être une aventure vraiment magnifique. En tt cas j'attends avec impatience la suite de cette escapade! gros gros schmoutzis ta stoufinette qui te suis régulièrement mm si je donne pas trop de nouvelles.
Encore encore encore! J en redemande, je m imprègne toujours autant de tes récits. Cette rencontre me parait vraiment magique, wow! Tres belles photos, et la végétation me fait penser à celle du costa rica. Je crois avoir reconnu un ficus étrangleur sur ta photo, celui qui a ses racines qui ne poussent pas en profondeur mais à la surface. Il étrangle tous les arbres qui essaient de pousser près de lui. Bref! superbe ma popo, merci encore!
Plein de bisous depuis Cholula
Nanais
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